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Je ne supportais pas de me voir avec mes cheveux crepus

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"Je ne supportais pas de me voir avec mes cheveux crépus, j'avais l'impression que ce n'était pas moi"



Eva Doumbia, metteur en scène. Son nouveau spectacle, Moi et mon cheveu, un cabaret capillaire, est en tournée dans toute la France du 10 mars au 6 avril.


Quand j'étais petite
"Je suis métisse et ma mère, qui est blanche, ne savait pas s'occuper de mes cheveux. Elle se contentait de me les démêler tant bien que mal et de me faire une couette. Mon père, Ivoirien, nous coiffait quand il avait le temps. Je suis née dans la banlieue du Havre et là-bas, comme on s'en doute, il n'y avait pas de salons de coiffure afro-antillais. A l'école, je me souviens qu'on se moquait de mes coiffures, on me traitait d'"ananas". Les adultes nous trouvaient mignonnes comme des poupées, et les gens disaient souvent : "Tu es belle pour une noire". Alors dès que j'ai eu 18 ans, je me suis empressée de faire des rajouts et de défriser mes cheveux."


Le jour où j'ai tout arrêté
"Il y a cinq ans, j'ai perdu mes cheveux, à force de garder trop longtemps mes rajouts. Je n'avais plus le choix : soit je devenais chauve, soit j'arrêtais les soins agressifs. J'ai tout arrêté et j'ai commencé à m'occuper de mes cheveux. J'ai réalisé que tout ce temps, je m'étais cachée derrière mes rajouts. Dès que je les enlevais, j'en refaisais d'autres tout de suite après. Je ne supportais pas de voir mes cheveux naturels, j'avais l'impression que ce n'était pas moi. Au début, j'ai eu une période très radicale : je ne voulais plus jamais entendre parler d'extensions. Aujourd'hui, je me sens libre de choisir. Je fais parfois des extensions quand j'en ai envie mais plus pour me cacher, juste pour être belle. D'ailleurs, je ne les garde que quelques semaines."


Ce qui a changé chez moi...
"Je me suis sentie libérée quand j'ai compris d'où venait mon complexe, en parlant avec d'autres femmes. Au début, l'idée de faire un spectacle sur les cheveux, c'était une blague entre copines. Puis, je suis tombée sur des quantités de blogs, de forums et sur les livres de Juliette Esmeralda. Rapidement, j'ai créé une page Facebook où j'ai pu recueillir des tonnes de témoignages. J'ai rencontré aussi des militantes Nappy et Aline Tacite, une des fondatrices du salon Boucles d'Ebènes, qui promeut la beauté des femmes noires et métisses. Mon cabaret ne parle pas que de cheveu. Il montre que si les femmes noires ont un rapport compliqué avec leurs cheveux, c'est parce qu'elles ont intégré les codes de la période de l'esclavage, du temps où avoir les cheveux lisses permettait de voir sa condition s'améliorer."


...et chez les autres
"A mon époque, c'était inconcevable d'être noire et belle. A l'école, on me traitait de cafard. Treize ans après moi, dans la même école, ma petite sœur était la plus belle de sa classe."

Source: http://www.glamourparis.com/vie-perso/generation-glamour/diaporama/cheveux-afros-le-retour-du-naturel/6291/image/444895#!quot-je-ne-supportais-pas-de-me-voir-avec-mes-cheveux-crepus-j-039-avais-l-039-impression-que-ce-n-039-etait-pas-moi-quot

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